Développer l’économie numérique dans les territoires ruraux français : une ère nouvelle pour les télécentres ?

C’est l’intitulé de l’article publié au début de l'année par le géographe Bruno Moriset qui dirige actuellement un projet de recherche  dont l’objet est d'identifier les pratiques de "communication distante qui permettent aux entreprises des  territoires ruraux d’accroître leur compétitivité, innover, élargir leur marché".

Bruno Moriset observe notamment qu’en dépit de l’échec du concept de télécentre et des programmes qui y ont été associés (Cf. les Appels à projets lancés par la DATAR), le télétravail en milieu rural est aujourd’hui plus que jamais considéré comme un levier de développement  et de diversification économique fort.

En effet, avec la montée des préoccupations environnementales, la crise énergétique, l’arrivée à maturité de l’économie numérique et la généralisation de l’usage des TIC,  le télétravail s’inscrit de plus en plus dans les programmes gouvernementaux (exemple du grand emprunt mobilisé en 2009). Les territoires ruraux y voient quant à eux l’opportunité d’élargir leur base économique, souvent  centrée sur une agriculture et une industrie en régression.

Alors, nouveau départ pour les réseaux de télécentres, comme le titrait la Gazette des Communes en 2009 ? La multiplication des initiatives ces dernières années (département de l’Orne, Communes de Boitron et Bellême,…) tend à le démontrer. Le télécentre permet en effet d’offrir une qualité de service et de débit qui n’existe pas à la campagne dans un contexte de fracture numérique rurale qui subsiste. Il est aussi un lieu de travail secondaire ou l’on peut rencontrer ses clients, un lieu d’échange et de socialisation qui permet de briser l’isolement.

Mais l’auteur observe aussi qu’il est souvent impossible de trouver un modèle économique pour le télécentre rural qui ne trouve l’équilibre que grâce aux investissements publics. Le succès de ces initiatives ne peut par conséquent plus être évalué classiquement par la mesure du taux d’occupation (à l’instar des hôtels d’entreprises) mais par le nombre de télétravailleurs qu’elles drainent (même occasionnellement) et contribuent à fixer sur le territoire.

 « Il faut rappeler que dans de nombreux villages, les services sont inexistants, ou a` la limite de la viabilité  économique : commerces, école primaire, médecin, bureau de poste… Quelques familles en plus ou en moins peuvent faire toute la diffe´rence, avec des conse´quences en termes de qualite´ de vie pour l’ensemble de la population. »

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